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Gauthier Louppe : Maître Luthier, créateur d’instruments.

Gauthier Louppe est Maître Luthier et créateur d’instruments : la lutherie à cordes n’est pas une discipline figée. Du moins pas partout! Ouroboros, Florilège, Résurgence, Structures, Quatuor Phénix, Fleur de Pensée, Ruban, les Ardennes belges comptent un vrai créateur d’instruments.  Un luthier qui n’hésite pas à prendre des risques en sortant des sentiers battus, sentiers parfois figés depuis le 16ème siècle. C’est à cette époque que les instruments qui forment un quatuor à cordes ont été inventés : le violon, l’alto et le violoncelle.

Gauthier Louppe, Maître Luthier  s’intéresse à la musique depuis son plus jeune âge. Déjà à cette époque le jeune Gauthier fabriquait des instruments pour son entourage proche. Depuis, il a investi un petit bâtiment qui faisait office d’école et de mairie dans un tout petit village ardennais. Il y a installé son atelier de lutherie que LMdO a visité.


Gauthier Louppe : Il y a bien longtemps, ma sœur jouait de l’épinette, un instrument populaire assez simple que j’ai commencé à copier pour m’amuser. Disons le franchement, au début ce fut laborieux mais je me suis accroché. Mon père, ébéniste de profession, me guidait dans mon apprentissage mais m’a interdit de passer aux choses sérieuses : la fabrication d’un violon. Il ne voulait pas que je prenne de mauvaises habitudes.  C’est ainsi qu’aidés de mon professeur de musique de l’époque nous avons cherché une formation sérieuse de luthier. Ça n’existait pas en Belgique.  Quelques temps plus tard, je présentais donc ma candidature à Crémone, le berceau du quatuor à cordes en Italie et le Graal du luthier. J’avais 20 ans, c’était en 1979. Quatre années durant, j’ai appris le métier. A l’école et aussi chez un luthier chez qui je me perfectionnais : Giorgio Scolari. Lire pour apprendre la théorie, observer un Maître luthier pour s’imprégner de ses gestes et travailler beaucoup plus encore, ce sont les 3 secrets de la réussite dans bien des domaines.

LMdO : On dépasse le simple objet fonctionnel …

GL : La grande question c’est de savoir pourquoi un violon sonne. Une fois que l’on a éliminé les contraintes techniques liées à la maîtrise des outils et des matériaux, le luthier peut se centrer sur l’essentiel : la transmutation du bois en instrument. Il faut arriver au bon résultat.

LMdO : Le fameux regard élargi ?

GL : C’est philosophique en effet. Je côtoie  des gens des arts, des lettres, des sciences et je m’en imprègne. Le théâtre n’est plus joué comme il y a 200 ans, la littérature, la peinture évoluent. L’artisan ne travaille plus de la même façon non plus, sauf qu’en lutherie, on est toujours figé dans une technique et une technique limitative. C’est tellement vrai que mes confrères font des instruments en copie. Un violon de 300 ans ou un violon qui sort d’un atelier se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Pourquoi ? Parce que les musiciens aiment ça, ça les rassure. C’est intellectuellement confortable. J’ai eu envie de bousculer tout cela.

Quand on parle violon, tout le monde voit une forme.  Elle répond à des obligations acoustiques, mécaniques et morphologiques mais est-elle immuable? Pourquoi faire des violons comme on les faisait il y a 500 ans ? J’ai donc commencé un travail sur l’esthétique avec un peintre abstrait et spontané, Daniel Seret. Il commence à peindre quand l’oeuvre musicale commence  et repose ses pinceaux quand elle est terminée. Il travaille d’abord et analyse ensuite. Nos contraintes sont diamétralement opposées puisque moi, j’analyse d’abord et je travaille ensuite. Si lui travaille en deux dimensions, personnellement j’évolue dans 5 dimensions : les 3 dimensions classiques, plus la sonorité et la philosophie. Je veux transmettre un message. Nous avons essayé de voir si l’art contemporain pouvait entrer dans la lutherie du quatuor. Il m’a ainsi permis de faire exploser les carcans dans lesquels j’étais enfermé, formaté. En lutherie classique, on fait comme ça parce que c’est comme ça. Point. Se poser la question du pourquoi permet d’envisager les choses sous un autre angle et d’imaginer sortir des règles. La genèse du premier projet a duré 4 ans.

LMdO : Une prise de risques ?

GL : Dans un premier temps, pour changer les formes il fallait au minimum que ça sonne aussi bien puisque la forme d’un violon est en théorie finie, parfaite. C’est ce qu’on enseigne partout. Pour oser démontrer le contraire, il fallait se mettre au travail et surtout aboutir. L’aboutissement, c’est donc de faire au moins aussi bien pour que l’instrument puisse trouver sa place en concert et avec le soliste si possible. Mon premier violon contemporain a été décortiqué par un scientifique spécialisé en sciences nucléaires et passionné de lutherie. Mon violon ne pouvait « mathématiquement  » pas sonner, un jugement sans appel. Ce monsieur m’a fait cependant l’honneur d’assister à un concert joué sur mon violon et m’a avoué les limites de son analyse : l’instrument sonnait plus qu’honorablement, de quoi me convaincre à continuer.

LMdO : Comme un vent de liberté ?

GL : Exactement. C’est le nom que j’ai donné à l’instrument contemporain suivant réellement novateur qui soit sorti de mon atelier de luthier. J’ai fait voler toutes les contraintes de temps, de rentabilité, d’esthétique, de choix techniques pour repartir d’une feuille blanche. Tout est tordu, à la manière d’un chocolat fondu me dit-on parfois. C’est techniquement totalement à contre courant comme le chevillier par exemple qui reprend toute la traction d’un seul côté. Certains de mes instruments destinés à la musique contemporaine ont une corde grave supplémentaire pour augmenter le champ des explorations musicales. Depuis 20 ans, j’ai plus ou moins fabriqué un instrument par an, à chaque fois unique : une sculpture sonore.

LMdO : Etes-vous un luthier visionnaire ?

GL : C’est l’avenir qui nous le dira. Il se peut que je tombe totalement dans l’oubli. D’aucun me disent qu’au contraire j’exerce un art unique et qu’en ça mes instruments sont voués à un avenir prometteur. L’histoire n’est jamais écrite par avance, un certain Stradivarius a du fermer son atelier à la fin de sa vie car il ne pouvait plus vivre de son métier.

L’atelier de Gauthier Louppe

L'auteur des articles : Patrice Niset Photographie
L'auteur des articles : Patrice Niset Photographie

Spécialiste des ateliers depuis une dizaine d’années, Patrice Niset vous emmène au cœur de l’excellence et des beaux gestes. Il vous fait découvrir l’envers du décor. Patrice est passionné par les gens passionnés et fiers de leurs métiers !

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